Elon Musk, le directeur de SpaceX et de Tesla a participé à la conférence du Mobile World Congress (MWC) 2021. A cette occasion, il s’est exprimé sur son plan de déploiement de connectivité par satellites Starlink. L’opérateur internet par satellite se prépare à lancer ses services à l’échelle mondiale dès août prochain.
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Une connexion satellite haut débit partout sur terre
Aujourd’hui, environ la moitié de la population mondiale, soit environ 3,7 milliards de personnes, n’a pas accès à Internet. La mission de Starlink est de rendre Internet accessible à tous, en allant dans les parties du monde difficiles d’accès pour les opérateurs telecom traditionnels. Selon Elon Musk, Starlink est une technologie haut débit complémentaire à la fibre et la 5G. Elle vise à satisfaire en priorité les zones les plus reculées du monde, qui concernent 3 à 5 % de la population.
Depuis 2018, SpaceX a mis en orbite une constellation impressionnante de plus de 1 700 satellites en orbite. Le service est déjà opérationnel et a “dépassé le repère stratégiquement significatif de 69 420 utilisateurs actifs”, a déclaré Elon Musk. Il faudra attendre août prochain pour que la commercialisation du service soit proposée globalement. La liste de clients est déjà longue avec plusieurs milliers de clients enregistrés. « Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour avoir quelques centaines de milliers d’utilisateurs, peut-être plus de 500 000 utilisateurs dans les 12 prochains mois« .
La puissance combinée des satellites atteint les 5 mégawatts, soit l’équivalent de 30 terabytes par seconde. Elon Musk affirme que la latence du débit est quasi nulle, de l’ordre d’à peine 20 millisecondes, soit l’équivalent de la fibre et de la 5G. Concrètement, cela veut dire que l’utilisateur reçoit un flux continu de data, sans aucun lag ou délai d’attente. Une qualité de connexion Internet haut débit qui permet, toujours selon ELon Musk, de “jouer à des jeux vidéo en réseau de manière compétitive ». Le passage d’un satellite à l’autre ne se ressent pas côté utilisateur, car le switch s’opère en quelques millisecondes.
Starlink couvrira dès cette année l’ensemble de la planète à l’exception des pôles. Cette capacité devrait permettre à Starlink de proposer ses services aux régions à faible densité ainsi qu’à moyenne densité. La croissance du réseau est très rapide, mais elle requiert un travail continu de la part de Starlink pour rendre accessible son service, faire évoluer le terminal utilisateur, implanter des Gateways et réduire les coûts. Par exemple, chaque terminal Starlink coûte 499 $ pour les utilisateurs mais Musk a admis lors de la conférence que chaque terminal coûtait en fait le double. La société a déjà réduit de moitié le coût du terminal mais elle perd actuellement de l’argent dessus. Une fois les objectifs de réduction de coûts atteints, Starlink pourra bénéficier de revenus confortables générés par l’abonnement à ses services proposé à 100 dollars par mois. Starlink estime pouvoir générer environ 30 milliards de dollars de revenus.
Elon Musk a ensuite interrogé sur ce qui fait de Starlink un modèle différent de ses concurrents comme OneWeb ou Amazon. Quelle est sa spécificité ? Il est d’abord revenu sur la difficulté d’un tel projet. La première mission de Starlink était d’abord de ne pas faire bankrupt. Ensuite, d’un point de vue technologique Starlink propose une technologie particulièrement évoluée. Contrairement à ses concurrents qui préfèrent utiliser des systèmes robustes et éprouvés, Starlink a pris le parti pris opposé avec la volonté de proposer une tech plus avancée que celle disponible sur terre. Selon son PDG, le degré de sophistication dépasse tout ce qui existe à l’heure actuelle, y compris la technologie militaire. Sur certains aspects comme le Data Signaling Rate (DSR – ou débit de signalisation de données), la technologie Starlink serait sans équivalent. Autre avantage de poids souligné par Elon Musk est la capacité de Starlink à s’appuyer sur les fusées de lancement réutilisables Falcon 9 de SpaceX. En 2020 elles ont placée en orbite ⅔ des satellites, une part de marché mondial qui devrait passer à 8/10 en 2021.
Dans son exposé, Elon Musk s’est bien gardé d’attaquer frontalement les réseaux télécoms en soulignant qu’il n’avait pas pour objectif de les concurrencer sur les grandes villes. Musk a déclaré que l’équipe de Starlink avait signé des accords avec deux opérateurs de télécommunications de « grands pays », mais il ne les a pas nommés, préférant leur laisser le soin de le faire.
